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22 juin 2017 4 22 /06 /juin /2017 12:46

Koyaanisqatsi est un film de Godfrey Reggio sorti en 1982. Il s'agit du premier film de la trilogie des Qatsi et celui qui a probablement marqué le plus les esprits.

 

Koyaanisqatsi se présente en effet non pas comme u film classique mais comme un panorama du monde. Seules des images sont présentées agrémentées de la musique atonale de Philip Glass, constituant ainsi une œuvre dépourvue de narration explicite laissant au spectateur le choix de la libre interprétation de ce qu'il voit. Les images sont hétéroclites et nous nous garderons bien de fournir ici une quelconque interprétation tant ceci nuirait à la découverte d'un tel film. Tout ce qu'on peut en dire, c'est qu'il explore les dessous de la société humaine mais également de la nature dans une moindre mesure le tout à l'aide de plans des plus divers, les plus célèbres comprenant le défilement accélérés des automobiles et des personnes à travers la ville et la séquence de la fusée composée du lancement en 1969 de Saturn V pour la mission Apollo 12 et de la destruction de la fusée Atlas LV-3C Centaur-A  en 1962.

 

Le film a marqué les esprits par son concept de base original couplé à une musique atonale au caractère parfois hypnotisant. Koyaanisqatsi est un film qui ne décide rien à votre place, il ne dit pas quoi penser des événements, on peut les trouver beaux et harmonieux comme chaotiques et tristes. L'impression que laissera le flm variera selon les expériences et le mode de pensée adoptés. Il est même tout à fait possible que la réaction suscitée soit un profond ennui car le film ne touche alors pas son spectateur, le mieux à faire dans ce cas-là est sans doute de reporter son visionnage à plus tard car Koyaanisqatsi est un film qui offrira tôt ou tard au moins un passage à interpréter. Le film n'a pas vocation à être aimé, il est et c'est tout un peu à l'image de ce qui est tout autour de nous et qui n'a pas telle ou telle vocation, comme un paysage qui est, qui n'a pas vocation à être beau ou non, il est et c'est tout, le reste, le sens qu'on lui donne, c'est à nous de le trouver. Koyaanisqatsi est un matériau de ce genre, il est et il attend qu'on décide de quelle manière on va le percevoir en essayant de nous influencer le moins possible et c'est sans doute la raison pour laquelle il ne faut pas épiloguer sur les scènes face à quelqu'un qui ne l'aurait pas vu car sa vision doit être la moins altérée possible. Cependant, ce film, comme mentionné plus haut, ne touchera pas tout le monde mais il est probablement une expérience à faire ou à refaire dans le bon état d'esprit si vous l'avez laissé tomber.

 

En conclusion, Koyaanisqatsi est un film expérimental dont je vous encourage à faire l'expérience, ne serait-ce que pour voir si vous pouvez en tirer quelque chose. Il existe deux "suites" qui complètent la trilogie mais celles-ci sont d'un intérêt moindre car si elles reprennent le concept original, elles ne parviennent pas à le développer autant que Koyaanisqatsi. Il y a une série de choses à découvrir sur ce film mais la première chose à faire est de le visionner, le tout en évitant de parasiter son esprit avec trop d'informations, celles-ci venant dans un second temps pour étayer des impressions, des raisonnements.

 

 

Le trailer

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25 avril 2017 2 25 /04 /avril /2017 13:46

 

Un peu plus d'un an après avoir achevé le premier tome, ma lecture de ce second tome, non moins conséquent, s'achève. Pour rappel, la critique du tome 1 se trouve ici: http://irkadia.over-blog.com/2016/03/l-homme-sans-qualites-tome-1.html

 

Resituons-nous un peu: Alors qu'Ulrich le héros est impliqué dans la Grande Action Parallèle à la demande du comte Leinsdorf, des événements inattendus se produisent et pour couronner le tout, Ulrich apprend la mort de son père, point de départ de ce second tome. Ce décès soudain va l'obliger à s'éloigner des grandes Idées soulevées dans les salons pour l'amener à s'occuper de la succession de sa famille. C'est à cette occasion qu'il fera la connaissance d'Agathe, une sœur (pas vraiment de sang) dont il avait oublié l'existence. Une partie de ce tome 2 tournera autour de ce personnage et de ses relations à Ulrich notamment sur la question de l'amour qui introduira également les personnages de Lindner et d'Hagauer. Une autre partie du livre se concentrera sur Clarisse, connaissance de longue date d'Ulrich et si c'est l'amour qui caractérise Agathe, c'est la folie qui caractérisera Clarisse, folie qui sera en quelque sorte également une forme d'amour mais folie qui permettra surtout d'explorer à nouveau la limite entre les idées et la réalité, les deux se mariant assez mal lorsque aucun compromis n'est fait. Finalement et c'est assez dommage, on sent que la question de la Grande Action Parallèle passe au second plan dans ce deuxième tome, l'accent étant mis sur des personnages qui n'ont que peu de rapport avec elle (il faut préciser que l'intrigue de l'Action Parallèle n'a été introduite que de manière à servir d'arrière-plan au départ mais la mutation du roman a probablement obligé à lui donner plus d'importance).

 

Le roman est inachevé, Musil est mort avant d'avoir pu le terminer, tout ce qu'il a laissé ce sont des notes qui permettent de savoir dans quelle direction aurait pu s'orienter l'histoire mais qui ne lui fournissent aucune fin. Le caractère inachevé est cependant très marqué, on voit la différence avec le premier tome où tout semblait organisé dans un équilibre calculé. Le second tome est déséquilibré à de nombreux points de vue, les personnages sont traités différemment et on voit par exemple qu'Agathe occupe une place majeure alors que des protagonistes du premier tome passent totalement au second plan. Tout cela devait encore être travaillé probablement car en dépit du fait que les 500 premières pages ressemblent à un écrit achevé, on ne peut que ressentir une terrible différence vis-à-vis du style et de l'intérêt du premier tome. On a ici vraiment l'impression de s'ennuyer et de ne rien voir avancer, les questions de l'amour semblant terriblement inintéressantes. Celles de la folie un peu mieux traitées au début virent au vide à mesure qu'on arrive dans les notes et premières ébauches. Beaucoup d'idées au long de ces 1200 pages mais malheureusement très peu de finalisées ce qui donne un résultat inabouti et laisse cette impression d'œuvre inachevée, c'était sans doute l'aboutissement inéluctable, combinaison d'un manque de moyen face à un travail aussi imposant et le livre porte les stigmates de cette triste conclusion.

 

En définitive, ce deuxième tome vaut-il la peine si on a lu le premier ? Oui et non, tout dépend de ce qu'on recherche. Si on veut retrouver le style et la narration du premier tome et connaître la suite de l'histoire alors il vaut mieux passer son chemin et garder en mémoire le tome 1 comme étant le véritable achèvement. En revanche, si on cherche plutôt à découvrir les démarches et l'ensemble des idées qui pouvaient être brassées mais qui n'en ont pas vraiment eu l'occasion, alors ça peut valoir la peine mais il faut bien garder à l'esprit qu'il y aura probablement de nombreux passages frustrants car bien évidemment incomplets présentant plus un blabla soporifique qu'un style entraînant. Celui qui voudra se lancer dans la lecture est prévenu, il s'agit là d'ébauches  et de morceaux plutôt que de la suite d'un roman, cela se ressentant autant dans le fond que dans la forme, la pauvreté du développement en étant le témoin.

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5 mars 2017 7 05 /03 /mars /2017 12:41
Your Name

Your Name est un film de Makoto Shinkai sorti fin août 2016 au Japon et diffusé depuis début 2017 en Europe. Il a notamment fait parler de lui grâce à un score important au box-office japonais. Il s'agit du premier film de Shinkai diffusé dans le circuit régulier des cinémas en Europe.

 

J'ai parlé à plusieurs reprises des films de Makoto Shinkai et j'ai toujours pensé qu'ils méritaient une plus grande visibilité. C'est désormais en bon progrès avec le succès incontestable de son dernier film. Celui-ci s'inscrit dans la ligne directe des précédents et on y retrouve les thèmes habituels du réalisateur. On peut ainsi faire de nombreux parallèles avec tous ses autres films.

 

Que raconte le film ? Eh bien, pas du tout ce qu'on pourrait croire en lisant le résumé ou e regardant la bande-annonce car ils sont forcément réducteurs, le scénario ne se limitant pas à un simple échange de corps, celui-ci n'étant jamais que le prétexte au reste de l'histoire. En effet, revient rapidement l'idée d'une relation entre deux personnes fort éloignées que ce soit culturellement ou géographiquement, thématique récurrente chez le réalisateur comme on peut le voir dans nombre de ses films précédents, un écart d'âge et de condition sociale dans Le Jardin des Mots, un écart culturel et géographique dans Voyage vers Agartha, un écart spatial et temporel marqué dans The Voices of a Distant Star ou encore l'écart qui se creuse dans 5 cm par seconde, écart également présent dans La Tour au-delà des Nuages. Bref, on est pour ainsi dire en terrain connu et cet échange n'occupe finalement que la première demi-heure du film, ne restant finalement qu'un prétexte au reste de l'histoire car oui tout ceci va entraîner comme dans d'autres films de Shinkai un voyage, voyage qui va permettre de nouer davantage de liens comme c'est expliqué par la signification des termes japonais et illustré par par le travail des fils accompli par la famille de Mitsuha. Un voyage qui se fera tout naturellement en train, ce mode de transport étant cher au réalisateur qui met souvent en scène des trains, des gares et des passages à niveau, le tout étant d'une précision et d'un réalisme bluffant comme il nous y habitue déjà depuis un certain temps. Enfin, assez parlé de l'histoire, il serait trop complexe de la résumer sans entrer dans des détails pouvant gâcher la surprise devant l'intrigue.

 

Parlons plutôt de l'animation, élément marquant du cinéma de Makoto Shinkai. Comme toujours avec ce réalisateur, nous avons affaire à des plans superbement animés avec un niveau de détail qu'on voit rarement ailleurs et chacun de ses films parvient à surpasser le précédent. Nul besoin de dire qu'on pourra apprécier des décors travaillés au millimètre, certaines scènes laissant toute liberté pour admirer ceux-ci, le spectacle est au rendez-vous bien évidemment. L'animation quasi réaliste est un peu devenue une marque de fabrique du réalisateur et on appréciera de la retrouver encore une fois dans ce dernier film sorti. On peut également contempler des plans du ciel qui plongeront dans l'atmosphère du moment , tout ce qui concerne la comète étant parfaitement détaillé. Notons aussi des plans de mouvement très fluides laissant encore une fois admirer la technique d'animation ce qui prouve qu'il n'est pas nécessaire de recourir à de l'animation 3D comme le font de plus en plus les studios pour obtenir un superbe rendement, les films de Makoto Shinkai montrent une fois de plus que l'animation 2D est loi d'être en reste et qu'elle ne cesse de s'améliorer également. Encore une fois, l'animation est magnifique dans un de ses films, gageons qu'elle sera encore plus belle lors du prochain.

 

Côté musique, je n'ai pas particulièrement été marqué par les morceaux qui s'insèrent bien dans l'action du film mais ne transcendent pas les scènes pour autant, la musique fait ici son travail d'accompagnement sans jamais prendre le dessus sur l'animation et l'histoire. Pas grand chose à dire à ce niveau, elle s'insère bien dans le reste et c'est très bien ainsi.

 

Voilà, cependant, je ne terminerai pas sans énoncer quelques petits défauts et où je vois des possibilités d'amélioration. On notera par exemple la blague récurrente avec les seins de Mitsuha, humour japonais quelque peu potache et qui aurait pu être évité ou présenté d'une meilleure manière. Au niveau du récit, son évolution reste un peu étrange et chaotique, en même temps, on voit où on veut en venir mais la construction aurait pu être un peu plus travaillée, une forte dose de symbolique permet de faire passer certaines scènes mais à la fin, il devient difficile de décrire le scénario, c'est sans doute ce qui fait sa complexité mais qui crée aussi un petite impression de chaos. Une fois de plus, tout n'est pas parfait question scénario avec Makoto Shinkai mais on sent qu'il s'améliore sans cesse, Your Name n'est sans doute pas encore l'apogée de son art et il peut probablement aller encore plus loin avec une combinaison magnifique d'animation et de scénario complexe afin d'atteindre enfin le film qui parviendra à unir les deux en parfaite harmonie. On n'en est plus très loin mais on n'y est pas encore.

 

Pour conclure, Your Name est un très beau film s'inscrivant parfaitement dans la lignée de ses prédécesseurs. Comme ceux-ci, il est encore imparfait mais on tend de plus en plus à arriver à l'aboutissement de ces thématiques et de cette animation, le film qui réunira parfaitement les deux, il n'est pas encore là, ce n'est pas Your Name mais on s'en rapproche sensiblement et le gain de popularité de Makoto Shinkait engendré par ce film pourrait bien aider à l'atteindre plus rapidement car le réalisateur a encore de nombreuses années devant lui pour parvenir à cet objectif. Qui sait, peut-être qu'il y arrivera avec le prochain ? En attendant, rien n'empêche de parcourir sa filmographie pour voir l'évolution et la beauté de ses films.

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2 février 2017 4 02 /02 /février /2017 18:59
Kemono no Souja Erin

Kemono no Souja Erin est un anime de 50 épisodes des studios Production I.G adaptant les deux premiers tomes de la série de romans éponyme écrite par Nahoko Uhehashi également auteur de Seirei no Moribito.

L'anime raconte l'histoire d'Erin, fille du Peuple des Brumes qui grandit dans un village d'éleveurs de toudas, des sortes de reptiles utilisés par le Grand Duc comme montures pour la guerre face aux menaces extérieures. Depuis la mort de son mari, sa mère élève seule Erin qui se prend d'intérêt pour son métier d'éleveuse de bêtes. Elle va cependant rapidement comprendre que les bêtes ne sont pas sans risque mais également que les événements extérieurs peuvent bousculer son quotidien. C'est ainsi que commencera son long apprentissage de la vie et de la nature.

 

L'anime est remarquable de par le développement qu'il offre, l'histoire suit un cours tout à fait logique mais n'en est pas pour autant prévisible. Deux intrigues semblant indépendantes au départ vont se rejoindre petit à petit jusqu'à la résolution finale. De nombreuses scènes sont remarquables par leur mise en oeuvre, l'animation se combinant parfaitement à la musique, le tout s'imbriquant idéalement dans l'histoire. Il serait difficile de détailler ces scènes sans spoiler une partie de l'histoire, c'est pourquoi je recommande de l'expérimenter soi-même, cet anime étant sans doute l'un des plus beau que j'aie vu depuis longtemps. il s'en dégage à la fois une simplicité et une poésie indescriptibles et tout s'harmonise parfaitement. Il y a certes quelques petits défaut liés au fait que l'anime tente d'adoucir certaines parties des romans mais ces ajouts mineurs ne ternissent en rien le tableau et ils sont largement éclipsés par une mise en scène magnifique à plusieurs reprises. Cet anime ne semble pas avoir rencontré le succès qu'il mériterait selon moi et de ce fait, les deux tomes suivants n'ont pas été adaptés mais si vous voulez découvrir un anime qui mêle l'ambiance et les thématiques d'autres oeuvres telles que Mushishi, Les 12 Royaumes ou encore Shinsekai Yori, n'hésitez pas, l'anime vaut largement le détour. Intrigue politique et questionnements sur la vie et la nature se mélange allègrement pour donner un résultat vraiment magnifique et aux ambiances rares. Un anime à expérimenter absolument. 

Le premier opening

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23 janvier 2017 1 23 /01 /janvier /2017 15:28

 

 

Tyranny est RPG en 3D isométrique sorti le 10 novembre 2016, développé par ObsidianEntertainement et édité par Paradox Interactive à qui on doit la sortie en 2015 du jeu Pillars of Eternity avec lequel Tyranny entretient de nombreuses similitudes.

 

Tyranny est un jeu qui prend place dans un univers fantasy majoritairement peuplé d'humains. Le personnage principal a pour vocation d'exécuter les décrets de son maître Kyros, conquérant de tout le pays, afin d'écraser toute résistance. Pour ce faire, il est placé sous les ordres de Tunon l'archonte de la Justice, l'un des puissants subordonnés de Kyros. Cependant, si la force semble être du côté du joueur, il apparaît rapidement que l'armée de Kyros est divisée en deux camps principaux, l'un, les "Disgraciés", dirigé par Graven Ashe, l'homme du nord montre un aspect chevaleresque et élitiste mais acceptant peu de membres dans leurs rangs, l'autre, le "Choeur écarlate" est lui dirigé par Nerat Polyvoix qui comme son nom l'indique dispose de plusieurs voix, plusieurs esprits (on y verra une possible référence au personnage de Volesprit de la Compagnie Noire), ce corps armé se distingue de son alter ego par l'acceptation d'un maximum de membres sans distinction afin de former une horde chaotique prête à déferler sur l'ennemi. Toute la tâche du personnage principal sera de rétablir l'ordre dans l'armée de Kyros tout en anéantissant la résistance mais il se pourrait qu'en chemin il découvre d'autres possibilités.

 

Niveau gameplay, on reste sur quelque chose de très classique mais de très efficace, le système de combat est similaire à celui de Pillars of Eternity sans pour autant en être une simple copie. Les sorts ne dépendent pas de mana, ils ont juste un temps de recharge mais peuvent être améliorés par la caractéristique Connaissance. Celle-ci permet également de combiner des effets pour créer de nouveaux sorts. La pause tactique est de mise pour organiser ses personnages, moins nombreux ici que dans PoE ce qui permet un meilleur contrôle. Chaque classe a ses caractéristiques particulières et globalement les personnages s'équilibrent bien, il n'est pas difficile d'obtenir un petit groupe efficace, en somme, c'est plus souple que dans PoE. Peu de choses à reprocher du côté de ce gameplay, pas non plus besoin de jouer en attirant les ennemis un par un, la difficulté est bien dosée la plupart du temps et le jeu ainsi que les quêtes sont assez clairs. 

 

Question univers et musiques, si la musique se fait assez discrète tout en collant bien au contexte, l'univers assez classique lui aussi offre une série de niveaux fort différents et bien conçus, on passe par des châteaux, des sous-sols, des tours, des forêts et les lieux sont influencés par les décrets prononcés par Kyros. Tout ce qu'il faut pour satisfaire le joueur qui recherche un univers classique mais bien pensé.

 

L'histoire quant à elle se divise principalement en 3 actes, le troisième contenant la conclusion invite à une suite qu'il serait plaisant de voir sortir. Ceci nous amène justement à la question de la durée de vie car ces 3 actes sont de durées quelque peu inégales, le second occupant globalement la majeure partie du jeu alors que les deux autres servent d'introduction et de conclusion. Il faut environ 30-35 heures pour venir à bout du jeu et le jeu coûtant aux alentours de 40€, il est un soupçon cher pour cette durée de vie. Cependant, on peut noter qu'il dispose d'une excellente rejouabilité due aux choix qui peuvent être réalisés à la fois au début de la campagne mais surtout tout au long de la partie, tant au niveau des compagnons que du camp que vous rejoindrez, la notion de réputation important beaucoup dans le jeu car elle offre non seulement des pouvoirs supplémentaires mais vous dira également qui est votre ennemi et qui ne l'est pas.

 

Enfin, pour conclure, on peut dire que Tyranny est un jeu très plaisant pour ce qu'il offre, proposant une aventure du point de vue du conquérant avec un gameplay solide et un univers bien construit. Il ne lui manque désormais qu'une suite pour compléter son histoire et créer une véritable série de RPG marquante. Bref, Tyranny est sans doute un jeu à ne pas manquer pour les amateurs de RPG.

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30 novembre 2016 3 30 /11 /novembre /2016 15:57

La théorie des cordes est une théorie physique qui stipule que les particules élémentaires seraient en réalité des modes de vibration d'un élément plus fondamental : la corde. Le monde serait composé de cordes et chaque vibration correspondrait à une particule. Cette théorie se présente comme révolutionnaire et capable d'expliquer bon nombre de phénomènes d'une manière simple. Elle est très en vogue auprès de certains physiciens et plusieurs d'entre eux considèrent qu'elle pourrait constituer une nouvelle révolution scientifique.

 

Malgré toutes les qualités qui peuvent lui être attribuées, cette théorie possède un défaut majeur qui est celui de se prêter assez mal à l'expérience. En effet, elle peut expliquer des phénomènes physiques connus mais elle s'est montrée incapable de faire des prédictions nouvelles. De plus, son aspect fort mathématique tend à l'éloigner du réel. On comprend donc qu'il puisse exister une telle théorie mais les objets qu'elle étudie semblent s'éloigner de tout ce qu'on peut connaître et les calculs semblent loin de la réalité physique. La théorie s'avère tellement mathématique qu'elle paraît complètement déconnectée du réel. Elle postule, par exemple, l'existence de dimensions supplémentaires, mais elle le fait de manière purement mathématique et ne se rattache alors à rien de véritablement physique. On pourrait objecter que des raisonnements mathématiques ont permis de déduire l'existence de réalités physiques dans d'autres théories, mais la théorie des cordes se base sur une vision des choses permettant d'expliquer des phénomènes et a très peu d'appui dans l'observation expérimentale. C'est pourquoi elle est rejetée par une partie de la communauté scientifique, estimant qu'elle n'est pas apte à donner des résultats véritablement concrets. On peut donc se demander quelle valeur physique il faut apporter aux cordes et aux calculs. Peut-on vraiment les rattacher au monde physique ou tout cela n'est-il que pure chimère mathématique ? C'est cette question qui divise la communauté scientifique.

 

Tout ceci reste à l'instar de l'image illustrative, une abstraction certes très poétique et très belle mais impossible à mettre en défaut réellement donc relevant actuellement plus de la fiction que d'une théorie scientifique. L'avenir nous dira peut-être qui des défenseurs ou des détracteurs de cette théorie aura raison.

 

Pour creuser ce sujet, il existe deux livres intéressants, L'univers élégant de Brian Greene qui entend défendre cette théorie des cordes et son élégance mathématique et le second résolument opposé, Rien ne va plus en physique !: L'échec de la théorie des cordes par Lee Smolin, détracteur de la théorie des cordes et défenseur de sa rivale, la théorie de la gravitation quantique à boucles. Deux points de vue radicalement différents s'affrontant sur le terrain des idées et qu'il est intéressant d'observer d'un point de vue épistémologique, les connaissances requises en physique étant hors de portée pour qui n'a pas travaillé dans le sujet. Chacun défend sa chapelle et cela nous apprend également un peu plus comment le monde de la recherche avancée travaille. Bref, ces théories n'en ont pas fii de faire couler de l'encre.

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19 octobre 2016 3 19 /10 /octobre /2016 14:49

 

Jeu vidéo sorti en juin au Japon et 3 mois plus tard dans nos contrées et édité par Capcom, Sprit of justice est le sixième volet des aventures de Phoenix Wright. Le jeu est disponible sur Nintendo 3DS en version dématérialisé et en anglais.

 

Quid donc de ce sixième opus ? Dans l'ensemble le jeu s'en tire bien même s'il n'est pas exempt de certains défauts. Globalement, il continue sur la lancée de Dual Destinies en adaptant la série à la 3D et en proposant de nouveaux éléments de gameplay.

 

Parlons justement du passage à la 3D puis du gameplay. Le passage à la 3D s'est effectué avec le précédent épisode mais on pouvait encore noter différentes irrégularités qui montraient que les modèles étaient perfectibles. On peut notamment penser au côté un peu cell-shading des personnage qui a été réduit dans Spirit of Justice pour proposer des modèles plus lisses et s'incorporant mieux aux environnement. Les nouveaux décors proposés sont également atypiques vu le voyage proposé par cet épisode et si l'action ne prend pas entièrement place dans le royaume de Khura'in, on y passe quand même un bout de temps. le royaume s'inspire des villages tibétains des hauteurs avec ses monastères et lieux de culte mais également son système judiciaire particulier car il vaut mieux éviter de prendre la défense de l'accusé si on ne veut y perdre également sa tête. Bref, ces décors contribuent bien à l'ambiance générale inspirée par le royaume, ses coutumes et son langage. 

 

Niveau gameplay, on retrouve ce qui a fait le succès de la série, phases d'enquête et procès se succèdent avec les quelques nouveautés introduites par les épisodes précédents (le bracelet d'Apollo et l'analyse des émotions) et les bonnes vieilles méthodes d'enquête scientifique (Luminol et poudre pour les empreintes). Bref, rien de très novateur de ce côté-là mais si l'épisode prend place dans un nouveaux lieu avec de nouvelles coutumes alors on peut raisonnablement penser qu'on ne va pas se limiter à cela. C'est ainsi qu'on se retrouve confronté à la manière de conduire un procès dans ces contrées, le mort peut en quelque sorte témoigner une dernière fois de ce qu'il a perçu. En effet, la séance de divination pratiquée par la princesse du royaume permet d'entrevoir les derniers instants de la victime, sensations à l'appui ce qui fournit généralement un motif d'accusation supplémentaire qu'il vous faudra démonter en pointant les contradictions entre l'interprétation de la vision et celle-ci. Cette nouvelle mécanique de gameplay met le joueur à l'épreuve car les contradictions ne sont pas toujours faciles à percevoir alors que les témoignages sont généralement plus simples à démonter. Cependant, ce nouveau élément de gameplay n'est pas toujours bien calibré car il est facile non seulement de pointer à côté (en général, ça va mais si vous pointez à côté de la bonne réponse, ça risque de vous induire en erreur) mais également de trouver tout un tas d'autres raisons qui font que tel ou tel élément est présent. On l'aura donc compris, la séance divinatoire est moins claire que les témoignages et serait perfectible. Il faut parfois également pointer l'évidence dans certains témoignages, c'est nettement moins le cas dans la séance, on sait donc quoi chercher. Bref, cette nouveauté est intéressante mais néanmoins imparfaite.

 

Question scénario à présent, on retrouve un format à 5 affaires ce qui est plutôt positif. La première affaire est une excellente introduction à ce qu'on va connaître par la suite et est très plaisante à jouer. La seconde est expéditive et sans un très grand intérêt sinon de rencontrer le procureur rival qu'on reverra par la suite. La troisième est bien pensée scénaristiquement et offre un témoignage pour le moins inattendu. La quatrième met Athéna en avant et fait intervenir le procureur Blackquill, protagoniste de Dual Destinies, elle propose également un témoin bien pensé, une affaire très sympathique qui m'a fait apprécier Blackquill alors que Dual Destinies, il me laissait plutôt de marbre. La dernière affaire, quant à elle clôture tout ceci en 2 parties, une première plutôt inattendue et une seconde assez classique mais pleine de révélations. On peut également toucher un mot des DLC, 2 mini-épisodes et une affaire complète, le mini-épisode d'Apollo n'a que peu d'intérêt, celui de Phoenix est bien plus divertissant, quant au DLC, il offre une affaire classique mais dans un cadre très sympathique évocateur des machines à la Jules Verne.

 

Voilà pour l'histoire, les personnages à présent, de ce côté-là, contrairement à Dual Destinies, on retrouve des têtes connues, que ce soit Maya ou le détective attitré ou encore quelques apparitions de Hunter, on est davantage en terrain connu. Au niveau des protagonistes, c'est encore Apollo qui se taille une sacrée part, une fois de plus, on revient dans son passé (Si les 3 premiers volets pouvaient passer pour la trilogie de Phoenix Wright, les 3 suivants sont ceux d'Apollo) et on explore ses origines. Phoenix s'occupe de son voyage et de sa rencontre avec Maya (il est flanqué d'un guide amusant au passage) et Athéna a assez peu de présence si on excepte le procès qu'elle mène dans la quatrième affaire et qui voit Blackquill revenir comme mentor (un rôle bien plus sympathique que celui qu'il tenait dans l'épisode précédent). En face, du côté procureur se dressera Nahyuta Sahdmadhi, le procureur attitré de Khura'in, un personnage qui, comme Blackquill dans Dual Destinies, m'aura plutôt laissé de marbre, sa première apparition n'est pas à son avantage il faut dire, le procès est assez rapide et évident et sa défaite expéditive et s'il s'avère un peu plus coriace par la suite, il n'en demeure pas moins qu'il n'a que peu à raconter sans parler de ses actions dans la dernière affaire qui ne sont pas donner une sensation de déjà-vu. Bref, Nahyuta ne m'a pas vraiment impressionné, il est même plutôt au rang des procureurs les moins intéressants (encore qu'il me semble difficile de battre Gavin qui était tout bonnement fade) même si un retour dans un épisode prochain me fera peut-être changer d'avis sur le personnage comme ça a pu être le cas avec Blackquill. Voilà, pas grand chose d'autre à dire sur les personnages, ceux de Khura'in sont très caractéristiques de la région et bien conçus dans l'ensemble, c'est plutôt du côté de la seconde affaire, la plus faible qu'il faut chercher les personnages les moins intéressants.

 

Pour finir, j'évoquerais les musiques. Si on excepte les thèmes propres à Khura'in, très typés (encore que sonnant familiers), les autres thèmes sont pour la plupart des reprises de thèmes des premiers épisodes ce qui reste assez dommage, c'était déjà un peu le cas avec Dual Destinies mais ici, je n'ai vraiment pas l'impression d'avoir entendu grand chose de nouveau, dommage car les musiques de la série sont d'habitude de très bonne facture.

 

En conclusion, ce sixième épisode recèle quelques bonnes surprises, il s'avère un peu plus marquant que Dual Destinies sur plusieurs points et même s'il y a encore un peu de marge avant de retrouver le meilleur de la série, on prend sans doute la bonne voie. Espérons qu'ils continuent à s'améliorer mais surtout que Capcom revoit un jour sa politique en Europe car la version dématérialisée en anglais plombe un peu la série. L'éditeur n'en prend pas la direction mais on peut toujours espérer voir ce gâchis arriver un jour à terme.

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30 septembre 2016 5 30 /09 /septembre /2016 13:16

Watership Down ou dans sa francisation Les Garennes de Watership Down  est un roman (le premier) de Richard Adams (96 ans actuellement), écrivain britannique. Publié en 1972, le roman s'est vite imposé comme un succès dans le monde anglo-saxon et malgré la sortie d'une traduction en français, il reste très méconnu dans le monde francophone. Succès mondial vendu à plus de 50 millions d'exemplaires, le livre est une référence en Angleterre. Il a été adapté sur différents supports mais ça on en parlera plus bas.

 

Le synopsis à présent qui ne donnera pas une idée précise de ce dont il s'agit:

 

Pressentant un danger aussi implacable qu'imminent, un groupe de lapins aventureux sort de sa garenne à la recherche d'un territoire plus sûr. En chemin, ils rencontrent des situations extraordinaires qui les conduisent à déployer des talents exceptionnels. Au bout d'aventures au sein d'une garenne totalitaire, dans une ferme dangereuse, puis au terme d'une bataille, ils parviennent à établir leur garenne pacifique sur les hauteurs de Watership.

 

En somme, il s'agit donc d'un roman d'aventures. A priori, il semble se destiner à de jeunes lecteurs mais on découvre rapidement que les thèmes sont bien plus vastes que cela car le livre se veut très réaliste, décrivant la vie des lapins dans toutes les situations (domination, famine, etc. ne sont pas exclues). L'auteur développe également toute une mythologie pour ses personnages, d'une genèse du monde à des légendes initiatique, il s'agit d'une tradition orale complète, le tout étayé par un langage propre aux lapins permettant d'entrer davantage dans leur monde.

 

Sans trop s'attarder à faire toute une critique du livre, je pense que celui-ci vaut la peine d'être lu pour la côté récit d'aventure, pour la tradition orale et le langage dont je viens de parler mais aussi pour l'aspect universel de la survie face au danger, la quête d'un foyer, la constitution et la défense de celui-ci et finalement le refus d'un asservissement au nom d'une sécurité trop étendue (à deux reprises, on voit à quoi mène la peur et la lutte contre l'homme). Le roman est empreint d'un certain amour de la nature et de la campagne, les événements prennent d'ailleurs place dans la campagne anglaise car Watership Down existe bel et les lieux décris dans le livre s'inspirent de la réalité:

Et maintenant passons aux différentes adaptations:

 

La plus connue est sans doute l'adaptation cinématographique de 1978 réalisée par Martin Rosen. Il s'agit de ceci:

 

 

Le film reprend les événements importants du livre mais d'une longueur d'environ 1h30, il ne permet pas de le faire dans le détail. Il conserve cependant plusieurs éléments mythologiques mais également l'aspect très sombre développé dans le livre tant et si bien que le film d'animation semblant s'adresser aux enfants en a apparemment troublé plus d'un. Les images parlent d'elles-mêmes (âmes sensibles s'abstenir):

 

Watership Down
Watership Down
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Cependant, s'arrêter à cet aspect comme le font hélas certains serait très réducteur car le film ne nous ment pas, il nous montre une vraie aventure dans laquelle la mort et la violence ne sont pas éludée car c'est une histoire de survie avant tout. Les scènes violentes ne le sont que parce que la réalité est bel et bien aussi violente et elles sont loin de constituer la majeure partie du film, tout au contraire, elles servent le propos. C'est ce réalisme frappant qui faisait déjà la force du livre et qui fait la force du film pour peu qu'on le regarde sous le bon angle. Il s'agit d'un film à aborder de manière particulière car les événements se précipitent beaucoup plus vite que dans le livre diminuant quelque peu la tension présente dans celui-ci. Pour bien aborder le film, il faut penser à ce thème de la nature et à celui de la survie au milieu de celle-ci car c'est au final ce que nous montre le film qui abandonne hélas quelques subtilités du livre. Le film est également à l'origine d'une chanson qui est devenue son thème principal, il s'agit de Bright Eyes, écrite par Mike Batt et interprétée par Art Garfunkel, la voici avec des images du film:

https://www.youtube.com/watch?v=cGyQmH9NZcw

Passons maintenant à la série télévisée (1999-2001):

 

https://www.youtube.com/watch?time_continue=56&v=4i1sqMef5AQ

 

On peut le voir au ton de la vidéo, la série télévisée s'annonce nettement moins violente que le film. Elle s'étend sur 3 saisons de 13 épisodes et reprend des parties de l'intrigue du livre en se concentrant davantage sur les personnages et en donnant une fin différente à l'histoire. La série a l'avantage de pouvoir étoffer davantage les personnages, ce que le film ne prenait pas le temps de faire, ainsi on s'attache bien davantage à eux d'autant qu'ils sont beaucoup plus reconnaissables dans cette série. La série ne compte que peu de morts mais n'est pas gnagnan pour autant, elle sert de bon complément au film car là où le film s'attardait sur l'intrigue du livre, la série table plutôt sur la mythologie et le langage propre aux lapins ainsi que les relations qu'ils développent avec les autres animaux mais également avec l'homme. La série est disponible dans sa totalité en anglais sur Youtube:https://www.youtube.com/user/bubba8167/videos

 

Au final, une série très sympathique même si édulcorée, jeune public oblige. Elle est également réalisée par Martin Rosen qui a visiblement compris qu'il fallait un pendant un peu moins violent au film pour certains. On retrouve cependant toutes les thématiques liées à la survie et à la vie dans la nature.


Vient ensuite la mini-série qui va faire parler d'elle en 2017:

Annoncée l'an dernier, cette mini-série devrait reprendre l'intrigue du livre tout en étant plus longue et donc plus étoffée que le film de 1978. En ce sens, elle pourrait bien constituer un bon compromis entre le film et la série. On en sait encore assez peu à son propos pour le moment si ce n'est le casting composé entre autres de John Boyega, James McAvoy, Nic Hoult et Ben Kingsley et le fait qu'il s'agirait a priori d'une série animée en 4 épisodes d'une heure chacun. La série est une coproduction de Netlfix et de la BBC. Bref, on attend d'en savoir plus.


D'autres adaptations (notamment au théâtre) existent également mais on va se limiter aux principales. Watership Down est également une référence culturelle. Ainsi, par exemple, selon ce qu'on peu lire sur Wikipédia:

En musique:

 

En 1975, le musicien suédois Bo Hansson inclut une composition intitulée Rabbit Music, inspirée de Watership Down, sur son album Attic Thoughts. Deux ans plus tard, il dédie un album entier à cette œuvre : Music Inspired by Watership Down.

De 2005 à 2009, le groupe de crust punk/post-hardcore britannique Fall Of Efrafa sort le triptyque The Warren of Snares (Owsla (2006), Elil (2007) et Inle (2009)) inspiré de l'œuvre de Richard Adams.

et dans la culture populaire:
 

Il est fait mention de Watership Down dans d'autres médias, comme le roman de Stephen King Le Fléau, celui d'Alexandra Bracken Les Insoumis et la série télévisée Lost. Le livre (et son adaptation cinématographique) sont vus et commentés dans une scène de la version director's cut du film Donnie Darko. Le webcomic anglophone Sandra and Woo évoque la première édition du livre dans l'épisode 389, Wrong answers.

Pour finir, si j'évoque ce livre, ce n'est pas totalement anodin non plus, il a connu récemment une nouvelle traduction et publication aux éditions Monsieur Toussaint Louverture:

Quelques liens complémentaires: https://www.actualitte.com/article/monde-edition/watership-down-le-classique-britannique-que-la-france-a-toujours-ignore/66736

 

https://cannibaleslecteurs.com/2016/09/16/watership-down-de-richard-adams/

 

http://www.20minutes.fr/livres/1924327-20160914-watership-down-livre-culte-richard-adams-ressort-terrier

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31 août 2016 3 31 /08 /août /2016 13:27

 

 

Les désarrois de l'élève Törless est le premier roman de l'écrivain autrichien Robert Musil. Sorti en 1906 et traduit en français par Philippe Jacottet, le livre a également été adapté au cinéma en 1966 par le réalisateur Volker Schlöndorff. Le roman totalise un peu plus de 200 pages ce qui en fait une lecture plus rapide que L'homme sans qualités et offre donc une première approche plus facile.

 

De quoi parle le roman ? A priori, l'histoire ne semble pas tentante quand on lit un résumé facutel du roman. Il s'agit en effet de l'histire de Törless jeune adolescent admis dans une école militaire où il va faire la rencontre de plusieurs camarades et être amené à tourmenter l'un d'entre eux. Factuellement, c'est ce dont il s'agit mais lire un roman de Musil de manière purement facutelle relèverait de la trahison vis-à-vis de l'esprit développé dans ses oeuvres. En effet, ici, comme dans L'homme sans qualités, les faits sont au service de l'esprit et de la réflexion, l'action ne survient pas de l'impulsion et tout est décrit avec minutie. Ainsi, les réactions et réflexions de Törless sont décrites avec précision afin de voir l'évolution intellectuelle et spirituelle se dessiner. Törless est d'abord spectateur des tourments infligés à Basini, son camarade de classe, avant d'y prendre part d'une manière bien particulière. L'action est sans cesse précédée de réflexion et c'est d'autant plus vrai que viennent se greffer sur ces faits d'autres pensées a priori totalement déconnectées. L'exemple le plus parlant est sans doute celui du questionnement à propos des nombres imaginaires et de leur statut. Cette question va vite faire intervenir des éléments de théorie de la connaissance (comment conaissons-nous et appréhendons-nous la réalité ?) qui vont se répercuter dans les actions de Törless. Il se dessine alors un réseau de réflexions entremêlées, un enchevêtrement décrivant bien la complexité que revêt parfois l'esprit humain et c'est la grande force des histoires de Musil, décrire avec précision l'évolution de l'esprit, ses interactions avec le monde sensible. Alors oui, l'histoire peut sembler peu intéressante dans les faits mais ce qui se dessine derrière l'est autrement plus ce qui donne un véritable relief au roman, véritable récit d'initiation en pensée.

 

Quid du style littéraire ? Eh bien de ce côté, Musil montre, à ses débuts, un talent similaire à celui de L'homme sans qualités. Sans pour autant atteindre la qualité de style de son opus magnum , il parvient déjà à développer une description précise de l'esprit humain et de ses interactions avec la réalité. Le style est toujours exigeant mais peu rébarbatif car cette exigence est au service de la réflexion développée. On retrouve donc des descriptions précises des atmosphères et des sentiments, des ressentis éprouvés au long de l'histoire. Tout ceci sert à nouveau le propos principal car sans cette précision, ce dernier s'en trouverait amoindri alors qu'ici l'histoire en devient plus vivante. 

 

Du négatif ? Il n'existe sans doute aucune oeuvre vraiment parfaite et c'est pourquoi on peut toujours trouver des reproches à faire même quand ceux-ci sont minimes. S'il fallait pointer un défaut, ce serait la pertinence de 2 ou 3 réflexions. Bien entendu, ceci est purement subjectif comme l'est tout avis mais certaines pensées m'ont semblé parfois encombrer un peu l'histoire. Il y en a fort peu, la plupart étant pertinentes et bien placées mais je ne peux nier leur existence. Ce serait a priori le seul vrai point négatif que je relèverais. 

 

En conclusion, Les désarrois de l'élève Törless est un roman à lire pour les réflexions qu'il développe sur la théorie de la connaissance et leurs interactions avec des faits bien concrets, à nouveau le passage de l'idée à la réalité, de la théorie à la pratique. Le roman se lit de bout en bout une fois plongé dedans, les événements s'enchaînent de manière logique et le tout se conclut en une ultime réflexion, résultat de toute cette histoire. Une fois de plus avec Musil, la réflexion et les idées montrent un caractère épique.

 

 

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25 juillet 2016 1 25 /07 /juillet /2016 13:13

 

 

The Plague Dogs est un films d'animation de Martin Rosen sorti en 1982 au Royaume-Uni. il a également bénéficié d'une distribution discrète dans les cinémas français en 2012. Le film adapte le roman éponyme de Richard Adams auteur anglais connu pour avoir écrit Les Garennes de Watership Down. Le film reçoit dans l'ensemble de très bonnes critiques mais est classé PG-13 (donc non recommandé en-dessous de 13 ans) à sa sortie en raison d'un contenu très dur et d'un contexte réaliste.

 

Le synopsis du film est assez facile à résumer, il s'agit de deux chiens, cobayes d'expériences d'un laboratoire de campagne, qui décident de fuir celui-ci afin de recouvrer leur liberté perdue et ne plus être esclaves des douloureux mécanismes expérimentaux mis en place par les chercheurs. Ils vont cependant découvrir que tout n'est pas simple à l'extérieur.

 

Les deux protagonistes vont rapidement se distinguer l'un de l'autre de par leur caractère mais également de par leur expérience passée. En effet, Snitter qui a vécu autrefois auprès d'un maître croit pouvoir en trouver un nouveau à l'extérieur tandis que Rowf, plus sauvage estime qu'il ne faut pas faire confiance aux autres mais bien se débrouiller soi-même.

 

Après avoir fui le laboratoire, les deux chiens s'égarent dans la montagne toute proche à la recherche d'un abri mais aussi de quoi se nourrir. Ils font la connaissance de deux chiens de bergers mais découvrent vite ce qui les sépare, les deux novices ignorant tout de la montagne, leurs actions sont maladroites. Faute d'autre solution, ils s'attaquent à un mouton isolé afin de se sustenter. Alors qu'ils cherchent un abri, ils font la connaissance d'un renard qui a tôt fait de leur proposer son aide, mettant son expérience de la montagne à leur service en échange d'une part du butin collecté par ses deux compagnons. C'est ainsi que la petite bande se forme et continue à chasser le mouton mais l'amplitude des meurtres commence à alerter les bergers des environs et la rumeur se répand à propos de chiens échappés d'un laboratoire, c'est ainsi que des hommes commencent à se réunir afin de d'abattre les chiens, la chasse commence dans la montagne et les anciens sujets d'expérience vont devoir batailler pour sauver leur peau, cernés de toutes parts par les hommes car la traque ne va faire que s'intensifier.

 

Comme exprimé précédemment, le film a un cachet très dur et réaliste, l'animation n'est pas du tout fantaisiste et tend plutôt à dépeindre une réalité sombre. D'une durée de 83 minutes pour la version courte (103 pour la longue), le film enchaîne assez rapidement les scènes importantes et la progression des protagonistes ne traîne pas, l'étau se resserrant de plus en plus sur eux. Cette dynamique fait bien ressentir la situation désespérée dans laquelle ils se trouvent. À la recherche d'un paradis perdu, ils se retrouvent bien vite précipités dans une réalité où nul n'est là pour veiller sur eux et où ils doivent affronter les obstacles les uns après les autres, chaque action ayant ses conséquences, le tout en ayant gardé certaines séquelles de expériences menées sur eux. En effet, Rowf a peur de l'eau et Snitter connait des déficits cérébraux dus à une opération sans parler de la rumeur stipulant que les deux chiens pourraient porter une souche de la peste bubonique ce qui explique le titre du film et une poursuite intensifiée par les hommes.

 

Le film nous présente une histoire telle quelle sans morale ni rien, il laisse au spectateur l'appréciation de ce qui se passe et le laisse éprouver les différentes situations. Ce portrait glaçant d'une réalité qui ne donne que peu de chances à ceux qui gênent est terriblement évocateur, la fin est ouverte et laisse songeur quant à la tournure exacte des événements. Il s'agit très certainement d'une histoire qu'il faut voir et éprouver car elle est d'une froide logique, celle du monde réel, celle du hasard, de la fortune mais aussi de la déveine, du malheur, en somme du monde que nous éprouvons tous les jours et que nous ne pouvons nous cacher loin des idéaux produits par d'autres oeuvres plus simples et nous offrant toujours un happy end même dans les circonstances les plus désespérées. Ici, c'est bel et bien du réel qu'il faut affronter et la confrontation des rêves de Snitter avec la réalité montre bien qu'on vit davantage dans le monde de l'accidentel, du hasard et non dans celui de la nécessité.

 

En conclusion, on peut dire que ce film dresse un portrait de ce qui existe mais qu'on préfère parfois ignorer et il ne le fait pas à moitié, dur, cruel et réaliste, il est au final très triste et très beau car très vrai. The Plague Dogs est un essentiel en la matière et je ne peux que vous encourager à le visionner et à voir ce que vous en éprouverez.

Le trailer

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